Il m'est difficile d'établir des tarifs à brûle-pourpoint, et pas seulement parce qu'une telle affirmation
me permet d'utiliser une expression de derrière les fagots (et encore une !) qu'on utilise plus guère que
dans les cercles littéraires qui tout d'un coup je sens qu'il me manque une idée brillante pour terminer cette phrase.
Il existe autant de manières de corriger que de textes à corriger, dirait le sage qui ne connaît rien au métier et
qui ne recule devant aucune expression toute faite. Cependant, après quelques années de pratique, je suis en mesure d'identifier
certaines variables qui permettent à coup sûr de proposer un tarif adapté à la demande.
Voici donc ces variables :
- En premier lieu, le type de prestation demandée : une simple relecture orthotypographique, une correction avec éventuelles reformulations,
une réécriture partielle ou totale...
- Et puis, le type de texte : roman, documentaire, livre illustré, recueil de poésie...
- Ensuite, le temps que l'on veut bien me donner.
- Important également : correction sur papier ou sur écran ? Or, comme je préfère corriger sur papier, la question devient :
c'est moi qui imprime ou c'est le client ? Cependant, comme je suis doué d'une grande capacité d'adaptation, j'écoute aussi les souhaits du client.
- Plus anecdotique, le public à qui l'ouvrage s'adresse : des jeunes ou des vieux, des virtuoses du SMS ou des génies de la prose,
des littéraires condescendants ou des scientifiques péremptoires...
- Le critère dont on ne parle pas : l'auteur du texte à corriger. (Dans les faits, ça ne détermine absolument pas
le tarif de mes prestations, mais je le signale comme une variable potentielle car l'expérience m'a enseigné que le temps
passé à corriger un texte dépend essentiellement des qualités rédactionnelles de son géniteur.)
- Enfin, s'agit-il d'un texte qui n'a jamais été corrigé ou a-t-il déjà subi l'œil inquisiteur d'un type comme moi qui n'aime rien tant
qu'agresser les manuscrits à coups de stylo rouge ?
Fort des informations que j'ai récoltées auprès du client, j'introduis toutes ces variables dans la machine à établir des tarifs,
et celle-ci me sort le prix idoine.
En conclusion, je dirais que je suis rigide sur le plan de la correction, mais souple sur le plan des tarifs.
Une fois, en première S, j'ai eu 17/20 à une dissertation. C'est là que j'ai pris conscience de la puissance incommensurable
de mes capacités rédactionnelles. Certains diront que j'exagère, les autres quant à eux n'existent pas.
Eu égard à l'argument imparable du précédent paragraphe, mes tarifs sont largement abordables. Mais là encore je ne puis établir
de tarif définitif, encore moins que pour une correction. Le mieux est de convenir d'un prix en fonction du sujet traité,
du nombre de signes exigé et du délai accordé pour remettre ma copie.